Par Par Marc Lambert (CHRU de Lille)
Article commenté : Restless legs syndrome prevalence and impact : REST general population study. Allen RP, Walters AS, Montplaisir J, Hening W, Myers A, Bell TJ, Ferini-Strambi L. Department of Neurology, The Johns Hopkins University, Baltimore, MD 21224, USA. RichardJHU@aol.com Arch Intern Med 2005; 165: 1286 – 92. Retrouvez l’abstract en ligne
Le syndrome des jambes sans repos est caractérisé par la nécessité impérieuse de mouvoir sa jambe associée à des sensations anormales. Ce tableau est aggravé par le repos, amélioré par les mouvements et plus invalidant la nuit. Tout ceci a bien sur des conséquences sur la qualité du sommeil, des fonctions cognitives et au total sur la qualité de vie. L’intensité des symptômes est particulièrement variable. Ce tableau toucherait 5 à 10 % de la population des pays industrialisés. Les auteurs de cet article ont donc créé un registre standardisé visant à évaluer la prévalence du syndrome des jambes sans repos aux états unis mais aussi dans 5 pays européens dont la France. Les patients ont été évalués soit par téléphone soit en interview face à face. Un recueil de leur histoire médicale, un questionnaire (cf questionnaire REST) ont été réalisés. En cas de réponse positive un questionnaire complémentaire était réalisé évaluant la qualité de vie, l’accès aux soins, la prise en charge thérapeutique.
Epidémiologie : Ainsi 16202 personnes de plus de 18 ans ont été évaluées. La population analysée est représentative des normes internationales des pays industrialisés. Cependant les patients de plus de 80 ans étaient sous-représentés et les 20 – 29 ans surreprésentés. Dès 15391 personnes ayant complètement répondu au questionnaire, 7,2 % présentent les 4 symptômes évoquant le syndrome des jambes sans repos, 5 % ayant ces symptômes au moins une fois par semaine. Quatre cent seize patients ont les critères d’un syndrome des jambes sans repos modéré à sévère (symptômes 2 fois par semaine). Le syndrome des jambes sans repos est 2 fois plus fréquent chez la femme quelque soit l’âge. La prévalence du syndrome des jambes sans repos augmente avec l’âge. Cependant 36 % des patients ont moins de 49 ans.
Symptômes :
· 88 % de symptômes sensori-moteurs
· 75 % de troubles du sommeil
· 59 % de douleurs
· 55 % de perturbations des activités diurnes
· 37 % de perturbations des mouvements
· 26 % de troubles de l’humeur
Les symptômes les plus invalidants sont les anomalies sensorielles (douleurs et dysesthésies) et les troubles du sommeil engendrés par les symptômes.
Histoire médicale : L’ensemble des patients ayant un syndrome des jambes sans repos deux fois par semaine ont discuté avec leur médecin de ces symptômes. Dans les 3 mois précédant l’étude 75 % des patients ont consulté leur médecin généraliste et 46 % un médecin spécialiste de façon significativement plus importante que le groupe témoin (p < 0,001). Le diagnostic porté le plus souvent est « troubles circulatoires » (18%), arthrite (14 %), troubles neurologiques (12%), insuffisance veineuse (7 %), dépression (6%), compression nerveuse (5%). Seuls 6 % des patients ont été identifiés comme ayant un syndrome des jambes sans repos.
Discussion : Ce travail international est d’importance. Il confirme les données épidémiologiques du syndrome des jambes sans repos sur une population importante correspondant au profil des habitants des pays industrialisés. Il souligne l’importance de syndrome en terme de prévalence, de conséquences sur la qualité de vie, en terme de consommation médicale qui n’apporte cependant pas une solution adéquate dans la grande majorité des cas. Questionnaire de l’étude REST
· Avez-vous parfois des sensations au niveau des membres inférieurs qui entraînent un inconfort et ce de façon récurrente, lorsque vous êtes assis ou allongé ?.
· Avez-vous parfois un besoin impérieux de bouger vos jambes alors que vous êtes assis ou allongé ?.
· Ces symptômes disparaissent ils après avoir réalisé quelques mouvements ?.
· Ces symptômes s’aggravent ils le soir en les comparant aux symptômes présents le matin ?
Date de publication : 02-01-2006
|