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Maladie de GAUCHER : actualités
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24 juin 2005

Le nouvel âge d'or de l'hypnose

Des indications de plus en plus nombreuses :

Officiellement enseignée à la faculté de médecine depuis

2001, l

'hypnose connaît un développement et un champ d'application exponentiels. Un renouveau dont a témoigné le colloque « Aujourd'hui l'hypnose ».

ABANDONNÉE par Freud, condamnée par Lacan, l'hypnose réapparaît en France dans les années 1980, après quarante années de recherche expérimentale aux Etats-Unis. Elle connaît, depuis, un développement exponentiel. Un DU d'hypnose médicale - premier du genre en Europe - a même été ouvert en 2001 à la faculté de médecine Paris-VI Pitié Salpêtrière, accueillant l'hypnose dans le cursus officiel de la médecine. Les applications de l'hypnose ne cessent de s'étendre, et c'est pour rendre compte de ce renouveau que le colloque « Aujourd'hui l'hypnose » s'est tenu à Paris.
Pour le Dr Jean-Marc Benhaiem, praticien attaché au centre de traitement de la douleur de l'hôpital Ambroise-Paré et directeur du DU d'hypnose, « l'hypnose est un défi en ce qu'elle pose la question du bien-être à la globalité du patient et non pas à un organe ou à une fonction ». L'état hypnotique a « comme unique objectif de mettre en relation l'humain avec la totalité de son corps, de son espace et de son savoir : les éléments constitutifs de son monde », affirme-t-il. Il s'agit de « remettre du mouvement vers l'ouverture, vers la "perceptude" », terme proposé par François Roustang pour nommer la phase d'aboutissement d'une séance d'hypnose : l'étape thérapeutique où la personne est « de nouveau en accord avec son corps et avec le monde ».
Le déroulement d'une séance d'hypnose passe auparavant par deux autres phases. La première est la veille ordinaire (Roustang), où la personne utilise ses sens pour rester en relation avec l'extérieur. La deuxième est la dissociation, atteinte par la fixation ou la concentration sur une pensée ou une activité : il se produit alors un mouvement de l'extérieur vers l'interieur de l'être, le visage et le corps deviennent quasiment immobiles, la personne est comme « en suspens ». Cette étape apparaît comme une fermeture à des sensations - les effets analgésiques qui la caractérisent permettent notamment des soins médicaux ou chirurgicaux - et contraste avec la troisième et dernière étape, qui tente d'obtenir une ouverture au corps, avec le retour des sensations en relation avec le monde.
« La tâche de l'hypnotiseur est d'accompagner le sujet dans un processus auquel il accède d'autant plus facilement qu'il s'agit d'un processus naturel », précise le Dr Benhaeim.

Interagir avec le patient.
Pour Gérard Salem, psychiatre et psychothérapeute, enseignant à la faculté de médecine de Lausanne et directeur de

la Cimi

(Consultation interdisciplinaire maltraitance intrafamiliale), c'est la « nouïté » (we-ness) thérapeutique qui caractérise l'hypnose. En hypnothérapie, « il se passe quelque chose qui dépasse le contrôle délibéré du thérapeute comme le contrôle délibéré du patient. Un mécanisme supra-individuel se met à l'œuvre, autrement dit un processus essentiellement relationnel, une coconstruction à deux ». Ce que le Dr Salem appelle « l'opérateur interpersonnel » ou l'outil expérimental commun du changement. « Il s'agit (...) d'une forme d'accordage affectif ou de communion intersujective (...) C'est à ce prix que le changement devient opérant, et non, comme le laissent supposer d'autres travaux, les capacités ou la personnalité du patient, ou encore l'art du thérapeute. »
Dominique Megglé, psychiatre et ancien président de

la Confédération

francophone d'hypnose et de thérapies brèves, défend une approche sensiblement différente. « L'hypnotiseur n'a pas de pouvoir ; le patient sait ce qui est le mieux pour lui ; il a des richesses intérieures insoupçonnées de lui-même ; l'hypnotiseur facilite l'expression des potentiels latents de la personne grâce à une communication soignée et respectueuse qui fait que, le patient se sentant compris, exprime le meilleur de lui-même ; c'est alors une surprise pour tout le monde, et le patient le premier, affirme-t-il. C'est grâce à cela que la thérapie est possible, laquelle ne peut être que brève, à moins de chercher à guérir la condition humaine (...) C'est au prix de la reconnaissance et de l'utilisation du caractère singulier, unique, inédit de chaque patient que la thérapie peut être brève [de une à trois séances sont parfois suffissantes, ndlr]. En fait, il s'agit juste de s'intéresser à la personne pour de bon, de se mettre entièrement à son service, et elle fait le travail tout simplement. C'est une question de gentillesse (...) L'hypnose est une attitude, une manière d'interagir avec le patient qui réveille ses ressources. »

Quels bénéfices pour la santé ?
L'hypnothérapie a des indications de plus en plus nombreuses, au premier rang desquelles on trouve le traitement de la douleur. En France, plus de 40 % des centres de traitement de la douleur ont aujourd'hui recours à l'hypnose. Les anesthésistes, les urgentistes ou encore les dentistes appliquent des procédures hypnotiques pour atténuer la peur et la douleur. Les troubles du comportement (boulimie, anorexie, obésité...) et les addictions (tabagisme, alcoolisme) constituent également des indications privilégiées. L'hypnothérapie sert aussi, en psychiatrie, à traiter les dépressions, les phobies ou l'anxiété. La médecine interne n'est pas en reste : le champ d'application de l'hypnose va de la dermatologie (urticaire, eczéma) à la gastro-entérologie (colopathies), en passant par la gynécologie (fertilité), la pneumologie (asthmes réactifs), la rhumatologie, la sexologie, l'obstétrique, la pédiatrie ou encore la médecine du sport. Enfin, la cancérologie et les soins palliatifs ont recours à l'hypnose pour aider les patients à mieux supporter les traitements et l'éventualité d'une issue fatale.
Après une longue mise à l'index, ce nouvel engouement pour l'hypnose n'a rien de tellement étonnant. « Au cours de ses deux cents ans d'histoire, elle a régulièrement disparu et réapparu, été condamnée et encensée, (mais) elle a toujours fini par refaire surface. Encombrée de préjugés vivaces, elle continue de questionner la médecine, note le Dr Benhaiem. S'il est une chose que l'histoire retiendra peut-être du renouveau de cette discipline, c'est bel et bien le bénéfice que les cliniciens auront su en tirer pour la santé des gens. Le reste n'est que curiosité intellectuelle, périodiquement excitée, pour un ordre de phénomènes (...) vieux comme le monde. »

> HÉLÈNE GRILLON

Pour en savoir plus :
- « L'hypnose aujourd'hui », sous la direction du Dr Jean-Marc Benhaiem, éditions In press, 25 euros.
- www.hypnose-medicale.com.
- www.cfhtb.com (Confédération francophone d'hypnose et de thérapies brèves).

Le Quotidien du Médecin du : 24/06/2005


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