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Maladie de GAUCHER : actualités
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19 mai 2005

L'oxaliplatine et le bosentan...

Vous trouverez des articles traitant du même sujet dans la catégorie "HTAP"

Problèmes que peuvent renconter les patients atteints de la maladie de Gaucher

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Ghislaine SURREL

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Les lauréats du prix Galien France 2004

Le prix Galien 2004 est, une nouvelle fois, l'illustration de la diversité de la recherche pharmaceutique en récompensant deux médicaments innovants commercialisés par deux laboratoires très différents de par la taille : l'oxaliplatine (Eloxatine) des laboratoires Sanofi-Synthelabo et le bosentan (Tracleer) des laboratoires Actelion. Le prix Galien pour la recherche allant au groupe Ipsen, ce qui représente un encouragement bien venu pour les laboratoires français de taille moyenne (voir ci-dessous).

L'oxaliplatine est un dérivé du platine dont la structure est très différente de celle des dérivés du platine connus jusqu'ici (cisplatine et carboplatine), ce qui lui assure un spectre d'activité original : le médicament agit comme alkylant par l'oxaliplatine qu'il libère, cette activité étant majorée par le trans diamine-cyclohexane (DACH). Par ailleurs, on a montré qu'il n'a pas de résistance croisée avec les autres dérivés du platine.
La carrière de ce produit est très internationale et, disons-le, chaotique : découvert au Japon en 1976, la molécule a été acquise en 1984 par Roger Bellon, étudiée par diverses équipes françaises puis abandonnée. Reprise par une société suisse, cette molécule a connu un développement clinique lorsqu'elle a été confiée à Sanofi.
Les premiers travaux portant sur les cancers résistant aux platines classiques et, en particulier, sur les cancers colo-rectaux métastatiques remontent à 1984 (Pr Georges Mathé). Il faut attendre 1992 pour la première étude de phase II dans cette indication. A partir de là vont se multiplier les études de phase III imposant l'oxaliplatine (dans le cadre du classique protocole Folfox en association au 5FU et à l'acide folinique) en deuxième ligne, puis en première ligne dans le traitement des cancers colo-rectaux métastatiques. L'ensemble de ces études a montré que, grâce à l'oxaliplatine, la survie des patients a pratiquement doublé, passant de 12-14 mois à un peu plus de 24 mois.
Plus récemment, des travaux, et notamment l'étude Mosaic, ont montré que le protocole Folfox permettait de réduire d'un quart le risque de rechute ou de métastase, en traitement adjuvant chez des patients opérés d'un cancer colo-rectal (avec trois ans de suivi) : l'étude Mosaic est à la base d'une demande d'AMM en Europe et aux Etats-Unis, pour le traitement adjuvant des cancers colo-rectaux.
Au total, l'oxaliplatine intégré dans une association de type Folfox est devenu le traitement de référence dans le cancer colo-rectal. Pendant tout ce développement mondial, les cancérologues français ont joué un rôle moteur (Pr G. Mathé, Pr F. Lévy, Pr de Gramont ...) : un fait qui mérite d'être souligné.

Le premier traitement oral de l'hypertension pulmonaire.
L'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) est une maladie rare (60 à 120 cas par an, en France) mais grave (2,8 ans de survie, en moyenne, en l'absence de traitement) et touchant des sujets jeunes (36 ans, en moyenne). Avant ces dernières années, le seul vrai recours était la transplantation cardio-pulmonaire ou pulmonaire.
Récemment sont apparus deux traitements apportant une véritable alternative à la chirurgie : une prostacycline, l'époprosténol (Flolal) qui nécessite des perfusions et le bosentan (Tracleer) qui a l'avantage d'être administré per os : les propriétés de cette molécule lui valent le Galien 2004 après un développement rapide (statut d'Orphan drug en 2001, AMM européenne en 2002, avis très favorable - Asmr 1 - de la Commission de la transparence, en février 2003).
L'enregistrement du bosentan repose sur deux études pivots portant sur des patients présentant une Htap de classes III ou IV : on observe une augmentation significative de la distance parcourue par les malades et des paramètres hémodynamiques (index cardiaque, résistances vasculaires pulmonaires à seize semaines). Après seize semaines, l'incidence des aggravations cliniques était trois fois moins importante chez les patients ayant reçu du bosentan par rapport au placebo. Plus récemment, l'efficacité et la sécurité d'emploi du produit ont été confirmées à un an (une surveillance régulière des transaminases s'impose). Depuis, d'autres études ont montré l'efficacité et la tolérance du bosentan chez l'enfant et dans l'Htap du sida, en attendant d'autres démonstrations. Il faut souligner la part prise par les équipes françaises et, en particulier, celle du Pr G. Simonneau (Antoine-Béclère, Clamart) dans ce développement clinique.
Enfin, il est possible que le jury Galien ait voulu récompenser la démarche qui a permis le développement du bosentan, premier antagoniste non peptidique mixte (récepteurs A et B) de l'endothéline : une stratégie qui a pris naissance chez Roche mais qui ne fut pas jugée stratégique.
Quatre cadres de la société qui avaient participé à ces recherches décident alors de reprendre trois candidats antagonistes, dont le bosentan ; pour cela, ils fondent, en 1997, la société Actelion. Ce « spin-off », dans le jargon pharmaceutique, aura été un pari réussi.

> Dr ALAIN MARIÉ

Le Quotidien du Médecin N° 7553 du 04/06/2004

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