Supplémentation en calcium et en vitamine D : quid du risque de fractures ?

Article classé dans la catégorie : "Vitamines".

Vous trouverez des liens utiles à la suite de la rubrique "CATEGORIE".

Ghislaine SURREL

maladies-lysosomales-subscribe@yahoogroupes.fr

Col du fémur, poignets, côtes… l'ostéoporose est responsable chaque année de 130.000 fractures en France chez les femmes ménopausées. Cependant, l’efficacité de la supplémentation en calcium et en vitamine D associées pour prévenir les fractures chez les femmes ménopausées en bonne santé était jusqu’à présent non prouvée. C’est désormais chose faite : une équipe de chercheurs américains vient de publier les résultats de leurs travaux dans l’édition d’aujourd’hui du New England Journal of Medicine. Cette étude, portant sur plus de 36.000 femmes, suggère des pistes intéressantes pour la prévention des fractures.

L’équipe, coordonnée par le Dr Rebecca Jackson du département d’endocrinologie de l’Ohio State University à Columbus, a recruté exactement 36.282 femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans qui étaient déjà enrôlées dans l’étude clinique Whomen’s Health Initiative (WHI). Les chercheurs ont randomisé les participantes pour recevoir 1.000 mg de carbonate de calcium plus 400 UI de vitamine D3 par jour ou un placebo. Les fractures ont été documentées pendant une période de suivi moyenne de 7 ans. La densité osseuse a été mesurée dans trois centres de l’étude WHI.

Selon Jackson et coll., la densité osseuse au niveau de la hanche a été 1,06% plus élevée dans le groupe calcium plus vitamine D que dans le groupe placebo (p<0,01). L’analyse en intention de traiter a indiqué que les participantes recevant une supplémentation en calcium plus vitamine D présentaient un rapport de risque à 0,88 pour les fractures de la hanche (intervalle de confiance à 95%, de 0,72 à 1,08), de 0,90 pour les fractures cliniques de la colonne vertébrale (intervalle de confiance à 95%, de 0,91 à 1,02). Le risque de calculs rénaux a augmenté lorsque le calcium était associé à la vitamine D (odds ratio : 1,17 ; intervalle de confiance à 95%, de 1,02 à 1,034). En censurant les données émanant des femmes qui avaient cessée d’adhérer aux médicaments de l’étude, les chercheurs ont réduit le rapport de risque pour les fractures de la hanche à 0,71 (intervalle de confiance à 95%, de 0,52 à 0,97). Les effets n’ont pas varié de manière significative en fonction des taux sériques de vitamine D prévalant avant la randomisation.

Au vu des résultats, Jackson et coll. concluent que, chez les femmes ménopausées en bonne santé, la supplémentation en calcium associée à de la vitamine D s’est traduite par une amélioration peu importante mais significative de la densité osseuse au niveau de la hanche ; elle n’a pas réduit significativement les fractures de la hanche et a augmenté le risque de calculs rénaux.

Dr Marco Dutra

Références

Jackson RD et al. Calcium plus vitamin D supplementation and the risk of fractures. N Engl J Med 2006 ;354 :669-683.

Date de publication : 16-02-2006

http://www.sante.net/index4.php?pageID=28cfa0f553594b74a0acfaf53c310da0&from=moteur_recherche&page=&cle=ostéoporose&combinaison=OR

---

Problème auquel les patients atteints de la maladie de Gaucher peuvent être confrontés.