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Maladie de GAUCHER : actualités
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18 avril 2006

«Le dossier médical informatisé doit rester un outil. »

Vous trouverez des articles traitant du même sujet dans la catégorie "Dossier Médical".

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Dominique Vadrot
chef du service de radiologie à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris

La liste des hôpitaux et des professionnels de santé qui vont participer d’avril à juin à la phase d’expérimentation du dossier médical personnel (DMP) devrait être connue dans les prochains jours. À Paris, l’hôpital de l’Hôtel-Dieu a mis en place depuis 2001 une première forme de dossier médical informatisé. L’un de ses créateurs, Dominique Vadrot, en détaille le fonctionnement.

Comment fonctionne le dossier médical informatisé que vous avez mis en place à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu ?
Par certains aspects, il ressemble beaucoup au dossier médical personnel, tel qu'il est décrit dans le cahier des charges du ministère de la Santé. C'est un dossier consultable et renseigné via internet. N'importe quel patient ou professionnel peut donc y avoir accès dès lors qu'il dispose d'une connexion au web. Bien sûr, cette possibilité de lire et éventuellement d'ajouter des informations est réservée aux détenteurs des codes d'accès. Et il existe toutes sortes de nuances possibles dans les types d'accès proposés. Exemple : un professionnel de santé peut avoir le droit de lire le dossier d'un patient, mais pas d'y ajouter des informations, ou encore il peut avoir accès à certaines informations mais pas à l'ensemble du dossier, etc. Dans tous les cas, l'autorisation est donnée par le patient et ce dernier garde la liberté de modifier à tout moment ses choix. La seule chose qui est définitive est le dépôt d'un acte par un professionnel de santé (bilan d'un examen, compte rendu d'un séjour hospitalier, traitements dispensés, etc.). Ceci s'explique en particulier pour des raisons juridiques. En cas de plainte du patient, les documents ne doivent pas pouvoir avoir été retirés ou modifiés.

Votre dossier informatisé génère-t-il automatiquement des conseils aux professionnels de santé ?
L'informatique permet de réaliser toutes sortes d'actions automatiques. Par exemple, un patient qui ne supporterait pas tel ou tel médicament pourrait demander à ce qu'une alerte automatique prévienne le professionnel de santé. Mais je ne crois pas que ce type de dispositif puisse être généralisé. Le dossier médical personnel doit rester un outil contenant des informations, pas un médecin "bis". C'est même sans doute une des conditions de son succès puisqu'en étant un outil neutre, le dossier informatisé respecte la liberté de chaque professionnel de santé. Chaque hôpital, et même chaque médecin, a en effet sa manière d'aborder les différentes maladies et privilégie certains traitements. Il est donc crucial que le dossier médical personnel n'impose rien aux professionnels de santé. La mise en place d'un DMP n'exige pas non plus une soi-disant harmonisation du savoir médical, dont on entend parfois parler. Cela ne change rien que les différents professionnels de santé se transmettent des informations sous format électronique ou sous format papier.

Que contient votre dossier médical ?
Il contient toutes les informations que le patient souhaite y mettre, dès lors que le professionnel de santé concerné dispose d'internet et accepte de déposer ces informations. Dans notre expérience, j'ai noté que les médecins hospitaliers et plus généralement les spécialistes étaient plus à l'aise avec cette démarche, car ils sont plus habitués à soumettre leur travail au regard de leurs pairs. En revanche, les médecins généralistes participant à l'opération ont rarement pris l'initiative de déposer la première information sur un dossier. Mais l'important est surtout qu'ils puissent, dans un premier temps, consulter les informations déjà produites, notamment techniques et coûteuses, telle la biologie, la radiologie ou les comptes rendus d'interventions et qu'ils puissent ensuite intégrer les informations qu'ils jugent pertinentes. Nous avons ainsi tenu à intégrer des images dans notre expérimentation. En effet, je pense que les professionnels de santé utiliseront le dossier médical informatisé s'ils y trouvent l'ensemble des données dont ils ont besoin. Cela comprend donc aussi les radios et les images. Et la technologie permet d'avoir sur écran la même qualité d'image que sur un format papier ou un film !
Enfin, je voudrais souligner que notre système concerne aujourd'hui moins de 5 000 patients et qu'il est difficile d'évaluer quelles seront les difficultés qui se poseront avec des millions de dossiers. La réalisation d'un dossier médical informatisé pour chaque Français est parfaitement envisageable techniquement et financièrement, à condition qu'on y consacre des moyens financiers et humains suffisants. En comptant un coût de fonctionnement de 20 euros par patient et par an, la facture devrait s'élever à environ 1,2 milliard d'euros par an pour la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), soit moins de 1,5 % de ses dépenses de santé. La vraie question est : la France est-elle prête à investir cette somme dans le DMP ?

Propos recueillis par Laurent Fargues

http://www.acteurspublics.com/lme/actu/26/3questions.php


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