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17 janvier 2006

Réseaux en rhumatologie : Surmonter les obstacles

Article classé dans la catégorie "RHUMATOLOGIE"

Ghislaine SURREL

maladies-lysosomales-subscribe@yahoogroupes.fr

18e Congrès français de rhumatologie(SFR)
4 au 7 décembre 2005 à Paris

Rhumatologue et président de la Conférence des présidents d'Urml, le Dr Pierre Monod souligne le bénéfice d'une prise en charge protocolisée au sein des réseaux, tout en détaillant les obstacles que rencontrent les promoteurs de ces structures collectives.

C'EST LE 14 janvier prochain à Montpellier qu'aura lieu la 1re Rencontre nationale des réseaux en rhumatologie. Un événement organisé conjointement par la Société française de rhumatologie, le Syndicat national des médecins rhumatologues et la Conférence nationale des présidents des unions régionales des médecins libéraux (Urml). « Cette rencontre devrait nous permettre de dresser un état des lieux précis du nombre et de l'importance des réseaux dans notre spécialité », indique le Dr Pierre Monod, président de la Conférence nationale des présidents d'Urml et animateur de l'atelier Réseaux lors du congrès de la SFR.

Le Dr Monod, qui fait partie d'un important réseau de rhumatologie dans la région Languedoc-Roussillon, est un ardent promoteur de ces structures collectives, destinées à regrouper des professionnels de santé, avec un objectif principal : assurer la meilleure prise en charge possible du patient.

« Un réseau permet d'abord d'organiser la prise en charge des patients, en particulier ceux atteints des pathologies les plus lourdes. Au sein d'un réseau, il y a une nécessité de formaliser et de protocoliser ces prises en charge. Dans ce domaine, toutes les régions n'ont pas avancé à la même vitesse. Certaines ont préféré laisser une liberté totale de prescription aux médecins, tandis que d'autres ont mis en place des comités thérapeutiques », explique le Dr Monod, en insistant sur le fait que la mise en place de protocoles de soins ne vise pas à restreindre la liberté des choix thérapeutiques du médecin rhumatologue, mais à l'aider à rompre son isolement et à viser une qualité optimale des pratiques.

« J'ai l'habitude de dire que, un réseau, c'est comme un cabinet virtuel fondé sur un pacte d'associés qui décident de la meilleure manière de travailler ensemble. Protocoliser, c'est donc simplement se mettre d'accord sur la meilleure façon de traiter telle ou telle pathologie, avec une charte de qualité, un engagement de transparence et la possibilité d'avoir recours dans des conditions optimales à un centre de référence. Pour les patients, c'est aussi la garantie d'avoir une qualité égale de soins, quel que soit l'endroit où ils sont traités en France. »

Le Dr Monod met aussi en avant l'intérêt collectif des réseaux. « Cela montre aux pouvoirs publics que nous sommes des professionnels capables de nous organiser collectivement et de travailler ensemble. Cela fait de nous des interlocuteurs plus immédiats et aussi plus crédibles », explique-t-il, en soulignant aussi l'intérêt épidémiologique des réseaux.

« A travers ces structures, nous collectons un très grand nombre de renseignements sur les patients que nous prenons en charge. Au sein de notre réseau, ici, en Languedoc-Roussillon, par exemple, huit cents malades sont aujourd'hui inclus. Nous avons donc stockés sur ordinateur de nombreux items sur leur mode de prise en charge. Ces données nous ont d'ailleurs permis de mener quelques études observationnelles qui ont confirmé la très grande homogénéité des traitements au sein du réseau. On peut dire qu'il y a là un vrai support pour l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP). »

Le Dr Monod reconnaît bien volontiers que les promoteurs de réseaux en rhumatologie se heurtent aujourd'hui à de nombreux obstacles.

« Le premier d'entre eux est lié à un facteur humain. Pour un certain nombre de rhumatologues, un réseau ne sert à rien. Ils n'ont pas envie de confronter leur pratique avec celle de leurs confrères. Cette mentalité est toutefois en train de s'estomper peu à peu. Les nouvelles générations de rhumatologues ont à l'évidence compris que faire de la rhumatologie tout seul n'est pas une voie d'avenir », explique le Dr Monod, en ajoutant que le second obstacle est d'ordre technique.

« Il faut absolument qu'on puisse disposer d'outils informatiques adaptés pour faire l'interface entre le dossier réseau et le dossier patient. Actuellement, on est obligé, en effet, de faire une double saisie des données. Il va aussi falloir résoudre le problème de l'interfaçage des logiciels de métiers et celui de l'identifiant du patient. Tous ces soucis devraient toutefois être réglés avec la mise en place du dossier médical personnel (DMP). C'est très important, car l'échange de données de professionnel à professionnel est très important au sein d'un réseau. »

Le Dr Monod souligne aussi la nécessité d'améliorer la communication entre le médecin spécialiste et le généraliste. « Il faut arriver à trouver un système d'extraction qui permette d'offrir au généraliste l'essentiel de l'information sans forcément toute l'exhaustivité d'une prise en charge protocolisée. Ce qu'il faut au généraliste, ce sont des conclusions un peu étoffées, et cela demande au spécialiste un effort de rédaction et surtout de synthèse. »

Enfin, dernier obstacle, et non des moindres, celui du financement des réseaux. « Si tout le monde est convaincu que les réseaux permettent d'améliorer la prise en charge des patients, il faut que la collectivité s'engage financièrement. Jusque-là, nous avions les fonds d'aide à la qualité des soins de ville (Faqsv), mais qui ne sont pas pérennes. Désormais, il y a les dotations régionales des réseaux, gérées par les ARH et l'Urcam, qui sont souveraines pour définir les priorités de financement. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de mener une large réflexion sur cette question du financement. »

> ANTOINE DALAT

Le Quotidien du Médecin du : 05/12/2005

lierre_fleur445

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