Comparaison du risque fracturaire observé et estimé : validation du modèle développé par la Fondation Américaine de Lutte contre

Revue de presse n°236
	l'actualité en rhumatologie
	du 21 juin 2005

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Comparaison du risque fracturaire observé et estimé : validation du modèle développé par

la Fondation Américaine

de Lutte contre l’Ostéoporose.

Différents indices tendent progressivement à se développer visant à évaluer le risque fracturaire à 5 ou 10 ans pour une patiente donnée. L’évaluation repose sur les données densitométriques mais également sur les principaux facteurs de risque d’ostéoporose, tels que l’existence d’un antécédent personnel de fracture par fragilité osseuse, un tabagisme actuel, un antécédent de fracture chez un parent du premier degré, l’âge et enfin le poids. En fonction de ces paramètres, différents algorithmes ont été développés. Avant de les utiliser en pratique, il convient bien évidemment de vérifier qu’il existe une bonne concordance entre le risque estimé à l’aide de ces algorithmes et le risque réel de fracture.
Dans cette étude de

la Mayo Clinic

, les auteurs ont comparé le risque fracturaire évalué à partir d’un indice mis au point par

la Fondation Nationale

Américaine de Lutte contre l’Ostéoporose et le risque fracturaire mesuré. La population a inclu 393 femmes ménopausées situées dans le comté de Rochester. À l’inclusion, toutes les patientes ont une mesure de la densité minérale osseuse permettant le calcul de la densité minérale au col fémoral. De même les principaux facteurs de risque de fracture tels qu’ils ont été énumérés précédemment ont été pris en compte chez toutes les patientes. La durée de suivi a été de minimalement 22 ans. Durant la période de suivi, 212 patientes ont présenté 503 fractures. Dans cette analyse n’ont été pris en compte que les fractures survenues en l’absence de traumatisme majeur (66%). En dehors des fractures vertébrales et de côtes, il y avait globalement une bonne concordance entre le risque fracturaire mesuré et celui prédit à partir du modèle. Ainsi, concernant les fractures de hanche, 42 ont été observées alors que 46 étaient attendues. De même en ce qui concerne les fractures de l’avant-bras, 37 ont été observées alors que 27 étaient attendues en fonction du résultat estimé à partir du modèle. Concernant les fractures ayant intéressé les autres sites (en dehors du rachis), 130 ont été observées alors que 109 étaient attendues. La plus grande discordance concernait les fractures vertébrales. En fonction des données du modèle, 32 étaient attendues alors que 126 ont été observées. L’explication principale réside dans le fait bien connu maintenant que bon nombre de ces fractures n’appellent pas toujours à une consultation. Ainsi en prenant en compte l’incidence des fractures vertébrales non plus ayant une expression clinique mais à partir d’une mesure systématique sur les clichés radiographiques, l’incidence estimée et observée était alors beaucoup plus proche.
En conclusion, cette étude permet de valider le modèle mis au point par

la Fondation Américaine

de Lutte contre l’Ostéoporose afin d’estimer le risque fracturaire à 10 ans. Un modèle validé à l’échelon national devrait être disponible sous l’égide de l’Organisation Mondiale de

la Santé

d’ici la fin de l’année 2005.

Rédacteur : Bernard Cortet

> Melton LJ 3rd, Atkinson EJ, Khosla S et al. Evaluation of a prediction model for long-term fracture risk. J Bone Miner Res. 2005 Apr;20(4):551-6. Epub 2004 Dec 6

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