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Maladie de GAUCHER : actualités
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3 juin 2005

Les lauréats du prix Galien 2005 : Protelos, Velcade... et le service de santé des Armées

Les lauréats du prix Galien sont Protelos (catégorie « Médicaments utilisés en médecine de ville »), Velcade (catégorie « Médicaments réservés à l'usage hospitalier et/ou d'usage restreint ») et le service de santé des Armées (volet « Recherche »).

POUR L'ANNÉE 2005, le jury du prix Galien a une nouvelle fois fait preuve d'un bel éclectisme en récompensant des spécialités qui couvrent de vastes champs de la recherche thérapeutique. Dans la catégorie « Médicaments utilisés en médecine de ville », les jurés ont choisi le ranélate de strontium (Protelos des Laboratoires Servier) qui, on le sait, est un médicament innovant dans l'ostéoporose de la femme ménopausée. Dans la catégorie des médicaments réservés à l'usage hospitalier et/ou d'usage restreint, c'est le bortézomib (Velcade) des Laboratoires Janssen-Cilag qui a été choisi : ce médicament est un inhibiteur de protéasome, nouvelle classe pharmacologique très prometteuse d'antinéoplasiques. Enfin, le volet recherche a consacré trois unités du service de santé des Armées pour leurs travaux sur les antidotes des intoxications par neurotoxiques organophosphorés : un enjeu majeur à l'heure de la menace bioterroriste.
• Médicaments utilisés en médecine de ville : Protelos
C'est en 1985 qu'un jeune chercheur des Laboratoires Servier, le Dr Tsouderos, a eu l'idée d'utiliser le strontium dont on connaissait le tropisme osseux pour traiter l'ostéoporose. Après différents essais, le choix s'est porté sur le ranélate de strontium, choix judicieux, comme l'a montré le développement clinique ultérieur du produit.
Un développement clinique international qui, pour la phase III, a commencé en 1996 et qui repose sur deux grandes études multicentriques ayant regroupé près de 7 000 patientes traitées pendant trois ans. Les résultats de ces études, publiés dans des revues internationales de renom, ont notamment montré que le ranélate de strontium permettait de diminuer de 49 % le risque de fracture vertébrale dès la première année de traitement et de 41 % durant les trois années de l'étude. Parallèlement, on observe une diminution de 36 % du risque de fracture du col du fémur chez les patients à risque et de 16 % du risque relatif de l'ensemble des fractures non vertébrales. Enfin, pour la première fois, un traitement a démontré formellement son efficacité chez des patientes âgées de plus de 80 ans.
Au-delà de ces résultats cliniques d'efficacité, le ranélate de strontium offre un mécanisme d'action original associant une diminution de la résorption osseuse et une augmentation plus modeste de la formation osseuse. Enfin, les experts soulignent la bonne tolérance notamment gastro-œsophagienne du produit.
• Médicament réservé à l'usage hospitalier et/ou d'utilisation restreint : Velcade
Tout le monde ne le sait peut-être pas : le protéasome est un complexe protéique qui joue un rôle majeur dans le déroulement du cycle cellulaire, ce qui constitue donc une cible privilégiée pour la recherche de nouveaux agents antinéoplasiques. Le bortézomib est actuellement le seul agent capable d'inhiber le protéasome de façon réversible et sélective en bloquant le site d'activité chymotrypsique avec une dissociation lente ; ainsi, le bortézomib stoppe le cycle cellulaire et induit une apoptose.
En pratique, Velcade a apporté des bénéfices significatifs dans un cancer encore incurable, le myélome multiple ; le taux de réponses global est de 35 % et la survie médiane a été dans une étude de phase II de 17,5 mois contre six à neuf mois en absence de traitement efficace. Cela a conduit à l'obtention de l'AMM dans le traitement du myélome multiple ayant reçu au moins deux lignes de traitement. L'AMM a été étendue en avril 2005 au traitement du myélome multiple en première rechute.
Un succès important qui devrait en annoncer d'autres, car on espère que cette nouvelle classe thérapeutique ouvrira des voies de traitement pour de nombreuses tumeurs solides.
• Recherche : le service de santé des Armées
Chaque fois que l'on parle de la menace de guerre chimique ou de bioterrorisme, des noms terrifants reviennent : sarin, soman, tabun ... Ces noms désignent en fait des neurotoxiques redoutables car ces organophosphorés gazeux agissent très rapidement par blocage de l'acétylcholinestérase.
A menace soudaine, il faut une réponse rapide, ce que permet d'espérer les travaux de trois unités du service de santé des Armées (la pharmacie centrale, le centre de recherche, et la direction centrale de ce service de santé) qui ont élaboré un auto-injecteur original contenant les antidotes sous forme lyophilisée avec un solvant de reconstitution.
Les trois antidotes sont l'atropine, une benzodiazépine anticonvulsivante et une oxime régénérant les cholinestérases inhibées. Les travaux des militaires français ont porté sur l'élaboration de ce vecteur, mais aussi sur l'adaptation de certains des produits utilisés : ainsi, le diazépam n'étant que peu soluble dans l'eau, les chercheurs militaires ont été amenés à développer une prodrogue hydrosoluble qui se prête bien à la lyophilisation.
Les travaux récompensés ont fait l'objet de nombreuses présentations scientifiques et de publications dans des revues scientifiques internationales. Depuis 2004, une production industrielle a été lancée pour approvisionner les armées françaises et plusieurs armées des pays membres de l'OTAN sont en train d'évaluer ce dispositif. Il va sans dire que dans un avenir plus ou moins proche, ce dispositif, après obtention d'une autorisation de mise sur le marché, pourrait être à la disposition des services d'urgence civils afin de s'opposer à un éventuel attentat.

> Dr  ALAIN MARIÉ

Le jury 2005

Président : Pr André Vacheron, consultant de cardiologie à l'hôpital Necker, président de l'Académie nationale de médecine.
Vice-président : Pr Christian Jacquot, pharmacien chef honoraire de l'hôpital européen Georges-Pompidou.
Secrétaire général : Florence Mehl.
Membres :
Pr Claude Bohuon, ancien chef du département de biologie clinique de l'institut Gustave-Roussy ;
Pr Marie-Germaine Bousser, chef de service de neurologie de l'hôpital Lariboisière ;
Pr Boyan Christoforov, chef du service de médecine interne de l'hôpital Cochin ;
Pr Jean Costantin, chef de service de neurobiologie clinique du CHU de Rouen ;
Pr Charles Haas, professeur émérite de médecine interne à l'université Paris-V ;
Pr Michel Hamon, professeur honoraire de chimie analytique à la faculté de pharmacie de l'université de Paris-XI ;
Pr Jean-Louis Imbs, consultant de cardiologie des hôpitaux universitaires de Strasbourg ;
Pr Claude Jasmin, chef du service d'oncologie médicale de l'hôpital Paul-Brousse ;
Pr Frédérique Kuttenn, chef du service d'endocrinologie-métabolisme à l'hôpital Necker ;
Pr Géraud Lasfargues, médecin honoraire de l'hôpital Armand-Trousseau ;
Pr Catherine Leport, praticien hospitalier, service des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat - Claude-Bernard ;
Pr Henri Loo, consultant au service hospitalo-universitaire de santé mentale et thérapeutique au CHS Sainte-Anne ;
Pr Charles-Joël Menkès, chef de service honoraire de rhumatologie de l'hôpital Cochin ;
Pr François-Bernard Michel, professeur de pneumo-allergologie de la faculté de médecine de Montpellier ;
Pr Jean-Paul Tillement, chef du service de pharmacologie du

CHU Henri-Mondor.

Le Quotidien du Médecin du : 03/06/2005


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