A propos du recours aux opioïdes chez les patients avec rachialgies d’origine bénigne.

Revue de presse n°233
	l'actualité en rhumatologie
	du 31 mai 2005

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A propos du recours aux opioïdes chez les patients avec rachialgies d’origine bénigne.

Nous ne disposons que d’exceptionnelles données concernant l’évaluation du rapport bénéfices/risques du recours aux opioïdes dans la pathologie douloureuse vertébrale non maligne. L’utilisation au long cours de ces traitements est même déconseillée voire interdite pour certains auteurs.
L’objectif de ces auteurs nord-américains était d’évaluer le rapport bénéfices/risques des opioïdes dans une large cohorte de patients suivis pour une pathologie vertébrale non maligne.
Deux cent trente patients ont été analysés de façon transversale et ce entre avril et décembre 1997. 152 (soit 66%) ont fait l’objet d’une prescription d’opioïdes au cours des trois années précédant le début de l’étude. Dans 62% des cas, il s’agissait de traitements de courte durée, mais dans 38% des cas d’un traitement considéré comme prolongé (> 3 mois consécutifs).
Les auteurs ont pu interviewer spécifiquement 50, soit 86% des patients ayant pris des opioïdes pendant au moins 3 mois consécutifs. Les médicaments les plus prescrits ont été la codéine, plus l’oxycodone, le propoxyphène et le tramadol. La codéine a ainsi été utilisée chez 76% des patients ayant eu des opioïdes au long cours, alors que la morphine ne représente réellement que 12% de ces patients.
Les auteurs observent une réduction des rachialgies sous opioïdes avec un score moyen qui passe de 8,3 ± 1,5 à 4,5 ± 2,2. Cette amélioration est significative quel que soit le diagnostic. L’efficacité n’est pas significativement différente que les opioïdes soient utilisés de façon courte ou plus prolongée.
44% des patients traités au long cours signalent que le traitement médicamenteux les a particulièrement aidés.
En termes de tolérance des effets indésirables ont été signalés chez 73% des patients prenant des opioïdes au long cours versus 37% chez ceux ne prenant pas ce type d’antalgique. La constipation et la somnolence sont les effets indésirables les plus fréquents (49 et 31% des patients).
L’analyse des doses, susceptible de traduire la possibilité d’un phénomène d’accoutumance voire de toxico-dépendance, ne montre pas d’augmentation significative de la dose moyenne au fil du temps. Dans 19 cas, il y a eu une augmentation nette des doses mais persistante chez 11 patients seulement. Les auteurs ne peuvent pas donner de résultats précis concernant le risque de pharmacodépendance. Ils n’observent pas toutefois de différence en fonction d’antécédents éventuels d’addiction.

Rédacteur : René-Marc Flipo

> Mahowald ML, Singh JA, Majeski P. Opioid use by patients in an orthopedics spine clinic. Arthritis Rheum. 2005 Jan;52(1):312-21.

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