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Maladie de GAUCHER : actualités
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28 mai 2005

Un traitement par calcium et vitamine D ne semble pas se justifier, en l´absence de carence, dans la prévention des fractures.

1- Porthouse J et al. BMJ 2005 ; 330 : 1003 2- The RECORD trial group. Lancet 2005 : 365 : 1621-28 3- Sambrook P. Lancet 2005 : 365 : 1599-1600.

Pr Philippe Chanson

On considère généralement que le déficit en vitamine D contribue de façon importante au risque de chute et de fracture chez le sujet âgé. L´étude de référence dans ce domaine est celle de Chapuy et al . publiée en 1992 dans le N Engl J Med, qui montrait que le traitement par calcium et/ou vitamine D réduisait le risque de fracture ostéoporotique.
Deux articles récemment parus, l´un dans le BMJ (1), l´autre dans le Lancet (2) remettent en question ce « dogme ».
La première étude (1) est une étude ouverte, menée en pratique de Médecine Générale, randomisée, contrôlée, dans laquelle 3300 femmes âgées de plus de 70 ans et ayant au moins un facteur de risque de fracture du col fémoral (antécédent de fracture, poids <

58 kg

, tabagisme, antécédents familiaux de fracture du col ou mauvais état de santé général) ont été supplémentées avec une dose quotidienne de

1 g

de calcium et 800 unités de cholécalciférol. On leur a également donné une information sur la prévention des chutes et le calcium alimentaire. Le groupe témoin ne recevait qu´une information. Au suivi à 2 ans, 69 % des femmes prenaient encore le traitement et les fractures cliniques étaient inférieures à ce que l´on attendait dans les deux groupes. Toutefois, il n´a pas été observé de différence significative entre le groupe traité par suppléments et le groupe contrôle (odds ratio : 1.01, IC 95 % 0.71-1.43). L´odds ratio pour les fractures du col était de 75 (0.31-1.78). La qualité de vie n´était pas non plus différente entre les deux groupes. D´après cette étude pragmatique, certes ouverte, le calcium et la vitamine D ne semblent donc pas réduire le risque de fracture clinique chez les femmes ayant au moins un facteur de risque de fracture.
La seconde étude (l´étude RECORD) était une étude de prévention secondaire (2) dans laquelle plus de 5000 femmes, âgées de plus de 70 ans (dont 85 % étaient mobiles et autonomes avant leur première fracture observée à l´occasion d´un traumatisme mineur), un traitement par 800 unités de vitamine D orale, par la bouche,

1 g

de calcium et/ou

1 g

de calcium associé à 800 unités de vitamine D3 ou un placebo a été donné de façon randomisée. Les patientes ont été suivies entre 2 et 5 ans. 13 % des participantes ont eu une nouvelle fracture à l´occasion d´un traumatisme mineur dont 26 % étaient des fractures du col fémoral. L´incidence de la seconde fracture, à l´occasion d´un traumatisme mineur, n´était pas significativement différente entre les participantes recevant un traitement par calcium et celles qui n´en recevaient pas (12.6 vs 13 %, hazard ratio = 0.94, IC 0.81-1.09). Il n´y avait pas non plus de différence significative entre les participantes qui recevaient de la vitamine D3 et celles qui n´en recevaient pas (13.3 % vs 13.1 %, HR = 1.02 IC 0.88-1.19) ou celles qui recevaient un traitement combiné et celles qui ne recevaient qu´un placebo (12.6 % vs 13.4 %, HR = 1.01, IC 0.75-1.36). Les groupes n´étaient pas différents en terme de nouvelle fracture, de fracture confirmée par une radiographie, de fracture du col, de décès, de nombre de chute ou de qualité de vie). A 24 mois, 54.5 % des patientes prenaient encore leur comprimé, 8.5 % étaient décédées et plus de 35 % ne prenaient plus les comprimés. L´adhérence au traitement pour le calcium était significativement inférieure (-9.4 %, IC 6.6-12.2), essentiellement du fait des symptômes gastro-intestinaux. Les autres effets secondaires n´étaient pas différents entre les groupes.
Les données de ces deux études ne confirment donc pas l´effet préventif sur les fractures d´une supplémentation orale par calcium et vitamine D chez les sujets âgés. Si la vitamine D est intéressante chez les patients présentant une carence en vitamine D, on peut s´interroger sur son utilité en l´absence de déficit, en particulier dans la population générale ne vivant pas en institution. Des études doivent donc être poursuivies dans ce groupe de patients (3). Le problème de l´adhérence au traitement est également majeur… ce qui explique peut-être les résultats de ces dernières études et les discordances avec l´étude de Chapuy et al.

Consulter notre dossier diabète
Pour lire l´abstract n°1 cliquez sur le lien : ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=15860827&query_hl=28
Pour lire l´abstract n°3 cliquez sur le lien : ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=15885279&query_hl=31

http://www.egora.fr/3v_script/winbreve_asp/winbreve.asp?where=0&newsid=37061&news_ref=111


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